La chorale de l’église méthodiste Unie de Koumassi a reçu la
visite ce samedi 22 Juin du Dr Dominique Anoha. Cette rencontre entre les
choristes de la Cité de Grâces et le
chef de chœur s’est inscrite dans le cadre de la formation en technique vocale initié
par cette église.
Au cours des ateliers de travail dans lesquels ont pris part les chantres divisés en spécialité vocale (alto-ténor
et soprano), Dr Anoha a mis l’accent sur
les principes de base du chant avant d’insister sur les différentes techniques pour y parvenir.
Mais des exercices physiques ont précédé le travail. Les gymnastiques
ont permis aux apprenants de se détendre. Une pratique que tente d’expliquer le
maestro du jour : « Chanter est un acte musculaire. Il requiert l’activité
de toutes les parties du corps. Ces
exercices permettent d’activer au mieux
la circulation sanguine. L’irrigation des cellules de votre corps doit être
effective. Ces exercices permettent de les régénérer et à lutter contre certaines
pathologies».
PRINCIPES ESSENTIELS DU
CHANT CHORAL
Pour lui, le plus important dans le chant choral est le
respect de trois grandes dimensions qui se résument dans les expressions latines Dochere
Delectaré Movaré. En d’autres
termes, il s’agit à travers le chant d’instruire, de plaire et d’émouvoir.
A l’en croire, la chanson doit permettre d’instruire
comme le discours d’un orateur devant un public. Elle doit plaire, selon lui, pour captiver l’attention de ceux qui écoutent.
« Quand vous vous adressez vous devez vous projeter vers
Dieu. C’est la raison pour laquelle vous devez avoir des émotions de contagion
afin que ceux qui vous écoutent puissent percevoir l’onction que vous portez en
vous », a lancé le Docteur Anoha à environs 150 choristes.
Le discours théorique a vite fait de laisser place à une
pratique vocale à laquelle se sont adonnés les chantres ayant l’air impatient. Ils se
sont entrainés à des exercices de
vocalise selon leur timbre vocal. Ensuite, ils ont appris un chant, « Mon âme a soif du Dieu vivant» qui est
une composition du professeur. Par groupe de cinq, ils sont passés à tour de
rôle pour extérioriser ce qu’ils ont appris.
La plus part des choristes sont des néophytes à ces
différentes techniques comme le confie ici une soprano : « Avant je
chantais juste pour le faire, mais avec lui, je me rends compte que chanter ce
n’est pas seulement ouvrir sa bouche. Je suis vraiment heureuse de pouvoir
apprendre à ses côtés ».
En attendant, ils auront à cœur de maîtriser les techniques vocales qui leur ont été apprises
afin d’améliorer leur manière de chanter.
BIOGRAPHIE DE ANOHA
DOMINIQUE CLOKOU
Dominique Anoha Clokou
est Professeur de musique et musicologie à l’Ecole Normale Supérieur de l’Université
de Cocody à Abidjan. Il dirige le Chœur Vox Christi International depuis une
dizaine d’année, après avoir mis sur pied au début de la décennie 90, la Maîtrise
de Yopougon.
![]() |
Dr Anoha imprime ses marques à Vox Christi |
En 2004, il décroche un
doctorat de musique à l’université Paris-Sorbonne. Sa thèse de doctorat en
Histoire de la Musique et Musicologie s’intitule
comme suit : L’Influence du rythme africain sur le Christianisme : Le cas de l’Eglise
catholique de Côte-d’Ivoire (Vous pouvez commander ici http://bit.ly/16PUyS1 ). Cette thèse traite des problèmes liés à l'inculturation du
Rythme africain et surtout de ses conséquences sur la dynamique pastorale des
églises chrétiennes en Côte d'Ivoire. Elle
a été dirigée par le Professeur en
Ethnomusicologie analytique François Picard.
A la fin de ses études en France, Il décide de rentrer en
Côte-d’Ivoire pour relever le chant choral qui a toujours été sa passion, malgré les offres
alléchantes qui lui aveint été faites dans l’Hexagone. Il a écrit plusieurs
compositions pour l’église catholique ivoirienne. Ses chants sont interprétés par beaucoup de
groupes musicaux religieux. Son savoir-faire musical lui a valu une plage
horaire à Radio Espoir, où il faisait part de l’Histoire de la musique e des
techniques vocales. Il participe à plusieurs conférences et séminaires organisé
à travers le monde pour partager son savoir et son expérience dans la musique.
Aujourd’hui, l’enseignant-chercheur est à la tête d’un Laboratoire de Musique,
Musicologie et Anthropologie comprenant un studio d’enregistrement. A 55 ans,
Dr Dominique Anoha envisage de mettre
sur pied une Université des Arts et des Lettres à Abidjan et plus tard de l’établir
dans la sous-région.
Rémy MALLET
Journaliste-Blogeur
www.dakaroiseries.wordpress.com